Burkina; fin de règne pour Blaise Compaoré
Et voilà, quand on refuse de sortir par la grande porte, c’est par la fenêtre qu’on se fait éjecter. Après avoir passé 27 ans au pouvoir, l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré se fait évincer de son trône ce 30 octobre 2014. Après la fin honteuse de Abdoulaye Wade, c’est Compaoré qui fait ses valises.
«Lors d’une conférence de presse, alors qu’une foule était massée devant son quartier général, le chef d’état-major des armées burkinabè le général Honoré Traoré a décrété la dissolution de l’Assemblée nationale, l’installation d’un organe de transition pour diriger le pays, et a informé la population qu’un couvre-feu était désormais en vigueur de 19 h (TU) à 6 h du matin (TU) dans l’ensemble du Burkina Faso. Le général Traoré explique que l’équipe de transition sera installée, dans le cadre de consultations avec tous les partis politiques, pour douze mois maximum, le temps que l’ordre constitutionnel soit rétabli. Mais il ne précise pas qui en prendra la tête.» (www.rfi.fr)
Voilà l’exemple que donne l’homme de l’Afrique de l’Ouest, le médiateur de la Cédéao, Blaise Compaoré.Comment peut-on comprendre qu’un homme comme lui, malgré les conditions déshonorantes de son accession au pouvoir en 1987, ait pu devenir le médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest ? C’est triste de remarquer un tel marasme politique sur le continent. Que des chefs d’État, des personnalités aussi intellectuelles puissent agir de la sorte indigne le peuple africain. Des changements de Constitution juste pour ne pas lâcher le pouvoir. C’est le mal qui mine la politique africaine. Ces dirigeants avides de pouvoir oublient que le pouvoir n’est pas éternel.
Les mentalités ont évolué ainsi que les peuples, il ne faudrait pas qu’ils l’oublient. Que sa situation serve d’exemple à ses homologues désireux de suivre ses traces. Et dans cette situation, je veux bien citer mon très cher professeur Félix Iroko : « La présidence de la République n’est pas une profession, mais une fonction ». Seule la profession est viagère. Et c’est ce qui arrive quand on cherche à transformer la République en Monarchie. Mieux vaut perdre avec honneur que de perdre avec déshonneur. » Le pays des hommes intègres » ne sera pas le dernier, la contagion est imminente. Chers dirigeants, faites preuve de réflexion et méditer sur les propos du Félix Iroko pour une Afrique meilleure.
En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est toute une bibliothèque qui brûle, mais quand un tel président est déchu, c’est toute l’Afrique qui danse.
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